The Tetiaroa atoll is virtually free of anthropogenic pressure, making it a textbook case for observing the impact of climate change on the pristine coral atolls of French Polynesia. A geospatial databasedating back to 1955 was used to map and analyze erosion and accretion phenomena on the atoll's motu (Tahitian name for islets). Its diachronic analysis documents two types of motu: those with a coralline base, which experience minimal movement over time, and the sandy motu which, on the contrary, exhibit significant dynamics linked to strong swells and storms. While we cannot yet link the observed dynamics to climate change and rising sea levels, these results will help us better understand the future impacts of extreme climatic events on Polynesian atolls.
Le domaine des études en Planification Spatiale Marine (PSM) basée sur les approches écosystémiques suscite une attention croissante en raison des exigences de la directive 2014/89/UE. À ce jour, la recherche sur les approches écosystémiques s’est principalement concentrée sur les méthodes utilisées pour mettre en place des études visant à évaluer l'impact des activités marines humaines sur les écosystèmes. Ce document présente un examen des plans marins européens, en se concentrant en particulier sur les données et les cartes utilisées pour traduire la PSM. Cette étude devrait contribuer à notre compréhension de la notion d'enchevêtrement dans la planification. Nous nous appuyons sur des études de données critiques, et en particulier sur la théorie de l'intra-action et le concept d'information en-information, pour comprendre les biais des données et des cartes. Nous avons déployé une analyse de contenu portant sur les plans maritimes en Europe au regard de 4 indicateurs principaux permettant d'évaluer les usages des données et des cartes dans les PSM au regard de l’approche écosystémique. Globalement, nos résultats suggèrent que l'approche écosystémique est peu retranscrite dans les cartes en raison d'un manque de jeux de données adaptés, de contraintes géotechnologiques ou de décisions politiques. En particulier, nous observons un recyclage des données à des fins de planification. Notre recherche a mis en évidence […]
Le positionnement RTK ou Cinématique Temps réel est une technologie éprouvée qui permet d’améliorer le positionnement fourni par un récepteur mobile GNSS, en se basant sur un réseau de récepteurs à antenne, fixes, servant de référence, positionnés précisément sur le territoire. Bien que très efficace, cette solution reste encore très coûteuse et n’est donc pas à la portée de tous les utilisateurs. L’émergence des produits électroniques low-cost a permis au réseau CentipedeRTK de voir le jour. Celui-ci se base sur l‘ouverture et le partage d’une méthodologie de construction d’antennes RTK mises en réseau pour un usage libre et collaboratif, quelle que soit la finalité de son utilisation. Depuis son démarrage en 2019, le réseau ne cesse de croître et ses usages se multiplient dans différents domaines, allant de la recherche forestière jusqu’au suivi des mesures environnementales.
Pour mener son action face à une problématique de société, le gestionnaire de territoire doit s’appuyer sur des informations pertinentes dans le temps et l’espace. Les observatoires selon le modèle OSAGE – Observatoire Scientifique en Appui à la GEstion territoriale s'intéressent tout particulièrement aux relations Sociétés-Milieux et peuvent seconder le gestionnaire. Ce travail montre en quoi la méthode OSYPCA d’analyse paysagère et le cadre formel sur lequel elle s’appuie informent sur le milieu et la relation société-milieu et sont utiles aux trois piliers d'un observatoire OSAGE : exigence scientifique, continuité temporelle et ancrage territorial. L’analyse d’une expérience de terrain sur l’île de La Réunion illustre son potentiel à produire une information pertinente même si la connaissance préalable est réduite, à appréhender les dynamiques spatio-temporelles, sans nécessité d’investissements lourds et enfin à mettre en dialogue les disciplines scientifiques entre elles mais aussi les scientifiques avec les acteurs du territoire.
L’article aborde les enjeux liés au développement de l’observation et de l’évaluation environnementales, qui répondent pour partie à des politiques incitatives mais aussi à des prises de conscience tant institutionnelles que citoyennes. Notre contribution s’appuie sur l’expérimentation d’une approche systémique de comptabilité écologique (Comptabilité Écosystémique du Capital Naturel, CECN) à l’échelle du bassin versant du Rhône, en la confrontant à un modèle théorique, l’observatoire OSAGE. L’objectif, assorti de préconisations scientifiques, techniques et organisationnelles, fruits de cette confrontation, vise à s’interroger sur les capacités de déploiement de l’outil de CECN en un observatoire des ressources territoriales structuré par les dispositifs scientifique, technique et organisationnel d’OSAGE. La mise en œuvre efficace d’un tel outil appelle un besoin urgent de politiques publiques plus cohérentes en matière de données (temps, espaces, protocoles), enrichies par des plateformes participatives multi-acteurs, l’ensemble pouvant permettre de coordonner et de rendre opérants les choix et les protocoles de constitution de données (formats, modalités d’échanges, etc.).
La faim en Afrique augmente à nouveau après avoir reculé pendant plusieurs années. Elle représente un enjeu sociétal mondial auquel toutes les disciplines se préoccupant d’analyse de données sont confrontées. Dans le cadre d’une collaboration pluridisciplinaire entre informaticiens, économistes et télédétecteurs, nous nous intéressons au cas du Burkina Faso qui est l’un des pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par l’insécurité alimentaire. Nous détaillons les données disponibles qui permettront d’alimenter un système de surveillance et d’alerte précoce. Nous décrivons deux approches d’analyse de données hétérogènes (valeurs quantitatives, séries temporelles, images, etc.) qui sont les méthodes d’apprentissage et les méthodes d’extraction de motifs spatio-temporels. Puis, nous dressons les premiers bilans des expérimentations réalisées, les modèles utilisées ont permis d’obtenir une accuracy de 0.75 pour le score de consommation alimentaire et de 0.73 pour le score de diversité alimentaire. Nous listons enfin les travaux que nous poursuivons dans ce contexte.
Over the past decades geographical information science has been progressively recognized as a scientific field of its own. Initially starting from a purely engineering perspective, geographical information science is now based on a series of fundamental theories and methods that largely contribute to its recognition in academia. The objective of this paper is to make an argument for more study of the ecosystem of geographical information science through an observational framework, and to examine the processes and abstraction of the different communities that interact with information about geographical spaces. The main idea is to explore and further develop the concept of a geographical information science observatory, the objective of which is to focus not only on geographical information as such, but also and indeed primarily on the users of geographical information, their motivations, and the theoretical, methodological, and technological frameworks with which they develop their information.
Les Observatoires Hommes-Milieux (OHM, dispositifs du LabEx DRIIHM créés à l’initiative duCNRS) étudient les interrelations société–environnement interrogées suite à un événementfondateur anthropique qui a produit une réorganisation de l’ensemble du socio-écosystème initial.Cet article s’intéresse à la mise en oeuvre, aux rôles et fonctionnement d’un de ces OHM, l’OHMiNUNAVIK, développé depuis 2014 en contexte autochtone dans l’Arctique canadien au Nord duQuébec. L’OHMi NUNAVIK tend à développer un cadre de recherche holistique et intégrateurfaisant tomber les barrières entre disciplines d’une part, et types de savoirs (scientifiques /autochtones) d’autre part. Il vise ainsi à créer une structure de recherche innovante en Arctiquepar le prisme (i) des représentations arctiques des Inuits et des Qallunaat, (ii) les collaborationsentre chercheurs, gestionnaires territoriaux et habitants. L’objectif de l’OHMi NUNAVIK portesur l’acquisition de connaissances et de nouvelles manières de les produire afin d’identifier lesimpacts cumulatifs des programmes de développements économiques du Nunavik et des PlansNord successifs du Québec depuis 2011, et des changements socio-environnementaux globauxsur cette aire d’étude. Au total, sept projets de recherche se déploient au sein de l’OHMiNUNAVIK ; quatre d’entre eux (Nuna, Kingaq, Niqiliriniq et Siqiniq) sont ici mobilisés pourillustrer le fonctionnement de l’OHMi […]
The LabEx DRIIHM is a research network that gathers together 13 Human-Environment Observatories (OHM) focused on anthropogenically modified socio-ecosystems in France and worldwide. Within the open science context, a Research Data Infrastructure (RDI) was implemented brick by brick to describe, visualize, and disseminate multidisciplinary long-tail datasets produced by the DRIIHM community. The RDI contains both tools and standards at the network scale, and specific tools at the individual observatory scale. This paper describes the building blocks of the RDI and analyses its strengths and challenges on the basis of engineer feedback and user surveys. Recommendations for improving the RDI, better measuring its effectiveness, and enhancing open science awareness, have been formalized for the SO-DRIIHM project that will start in 2020. Cross-disciplinary approaches using DataViz tools have emerged already, and these enrich the way in which scientific information is disseminated, and could raise new scientific issues.
En géographie, la singularité renvoie d’une part à l’idée d’une irréductible unicité de chaque lieu à la surface de la terre et d’autre part à la possibilité de concevoir cette unicité comme l’une des réalisations, parmi bien d’autres possibles, de trajectoires spatio-temporelles similaires nombreuses dans une évolution faite de dynamiques complexes qui incluent des bifurcations. Je voudrais montrer ici comment la construction de modèles de simulation reconstruisant l’évolution de systèmes géographiques permet de passer d’une conception à l’autre de la singularité, voire de dépasser leur apparente opposition. On me pardonnera peut-être de proposer pour cela le récit d’un cheminement singulier, à partir de la genèse de la série des modèles SIMPOP, parce que ce fut aussi et surtout une aventure collective dans une pratique permanente de collaborations pluri, inter et trans disciplinaires.