Le bien-être, c’est tout d’abord une absence. Une absence de certains symptômes psychophysiologiques qui sont, quant à eux, l’expression d’un déséquilibre dans notre homéostasie mentale, et, par contrecoup, organique. Le bien-être, c’est comme le bonheur ou la bonne santé, ses concomitants : on ne s’aperçoit qu’on les avait seulement quand on ne les a plus, nous disent les parémiologues. Le bien-être, ce n’est ni une sensation, ni même un sentiment, c’est une disposition d’esprit, c’est l’ataraxie des Anciens. Mais alors comment arriver à mesurer une absence, quelque chose de l’ordre du spirituel qui échappe, par essence, à toute investigation normative ou quantitative ? Comment obvier ce qui apparaît bien comme étant une aporie ? C’est pourtant le pari pris par ce numéro spécial de la revue JIMIS : existe-t-il une méthodologie pertinente permettant d’évaluer les paramètres psychophysiologiques qui nous font « nous sentir bien » : ce sont en fait les mêmes qui, a contrario, sont perturbés en cas de mal-être. Car le paradoxe est bien là : le bien-être ne peut se définir que par une approche antinomique. Je vous propose donc, en guise de prolégomènes éditoriaux, un court épitomé historique portant surtout sur… le mal-être !