Rémy Lestienne - L'utilisation de la variable temporelle par le cerveau

jimis:5513 - Journal of Interdisciplinary Methodologies and Issues in Sciences, 30 mai 2019, Vol. 7 - L’ère du Temps - https://doi.org/10.18713/JIMIS-160419-7-9
L'utilisation de la variable temporelle par le cerveauArticle

Auteurs : Rémy Lestienne 1

Le rôle computationnel des taux de décharge des neurones dans le traitement de l'information dans le cerveau semble aujourd'hui improbable, même si le principe de l'identité psychoneurale a conduit à de remarquables résultats pratiques. La détection de coïncidences, la mise en oscillation de territoires neu-ronaux, le calage de phase et/ou les avances de phase des émissions neuronales suggèrent l'utilisation par le cerveau d'un codage temporel précis. Ce codage, toutefois, ne vise peut-être pas à la description précise de l'environnement, mais plutôt à la caractérisation statistique des causes des stimulations re-çues compte tenu des connaissances acquises, dans un traitement typiquement bayésien. Mots-clés codage neuronal ; codage temporel ; coïncidence ; oscillations cohérentes ; codage de phase ; information ; Bayes I INTRODUCTION Voici quelques dizaines d'années que l'on enseigne que le cerveau contient 85 ou 100 milliards de neurones, que l'information sensorielle y est acheminée et dirigée vers des aires spécifiques pour y être traitée, et que dans les aires primaires la fréquence de décharge des neurones est à proportion de la ressemblance entre l'information transmise par les nerfs au cerveau et le « champ récep-teur » des neurones 1 : c'est le principe de l'identité psychoneurale. Nous allons tâcher de relativi-ser, voire réviser ces principes en nous intéressant à l'utilisation de la variable temporelle par le cerveau. Mais reconnaissons d'abord qu'il y a d'excellents arguments pour appuyer cet enseignement. Par exemple, une cellule pyramidale de l'aire visuelle primaire du cerveau est accordée pour une localisation précise et une orientation précise du contour visuel (son champ récepteur), et les décharges du neurone décroissent pour des localisations voisines ou des orientations de contour moins accordées. Naturellement, à chaque aire successive de traitement de l'information dans le cerveau, il n'y a pas qu'une seule cellule qui répond à la stimulation mais un grand nombre. Selon 1 Le champ récepteur d'un neurone est l'ensemble des caractéristiques d'une stimulation extérieure (localisation dans l'espace, intensité, etc.) qui provoquent une réponse de ce neurone, sous la forme d'une augmentation de son taux de décharges.


Volume : Vol. 7 - L’ère du Temps
Rubrique : Domaine 4 : Santé intégrative
Publié le : 30 mai 2019
Accepté le : 30 mai 2019
Soumis le : 24 mai 2019
Mots-clés : [SCCO]Cognitive science,[SCCO.NEUR]Cognitive science/Neuroscience

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